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je pars de chez Jim sans prendre le petit déjeuner, et sans remplir mes gourdes, c'était impossible avec ce gros chien noir dont je me méfiais. En effet au moment de remplir les gourdes alors que j'avais tous mes bagages chargés, la porte de la maison était fermée et Jim était en train de téléphoner. Je prends le déjeuner à la sortie de Kalispell dans une station service faute de mieux en direction du lac et je demande si ils ont des fruits secs sans cacahuètes. Et ils m'indiquent sur la gauche une boutique biologique ( Organic en anglais ) que je n'avait pas vu. J'en profite pour faire la provision, ça change du hamburger "grec" de la veille !
Je suis un peu la 93 puis je tourne à gauche vers la rive est du lac Flathead et j'ai été bien inspiré. En effet je commence sur les conseils d'un autre cycliste ( qui était dans son pick up ) mais il avait le vélo à l'arrière du pick up par prendre des petites routes bien sympa à travers des zones résidentielles puis je rejoins la 35 qui longe la rive est du lac. Plusieurs cyclistes m'avaient déconseillé de prendre cette route 35 et m'avaient même dissuadé d'aller à Missoula toutes les routes qui y vont sont trop fréquentées. En particulier cette 35 a la réputation d'être étroite et fréquentée par de nombreux camions. Mais comme on est samedi, il n'y a pratiquement pas de camions, quant aux voitures, c'est ou des gens du coin ou des gens qui se promènent donc assez cool. Les pressés sont sur la 93 sur la rive ouest du lac.
Par contre, ça monte et ça descend. En haut de la côte N°n, lors de la descente je prépare la montée de la n+1. Il y a d'abord transformation de l'énergie potentielle en énergie cinétique et lors de la côte suivante, c'est l'inverse. Bien sur, j'accompagne le mouvement en pédalant ce qui permet de franchir aisément plusieurs côtes. Finalement cette route 35, s'est révélée relativement agréable, malgré une circulation non négligeable. En arrivant au sud du lac le cycliste au pick up, m'avait parlé d'une voie cyclable. J'ai cherché sur la gauche et je suis tombé sur un mur : un raidillon à 15 % environs que je vais franchir péniblement et bien sur une route toute droite à travers la colline ! Un bon entrainement pour les cols des Andes ! Après ce premier raidillon, il y en a un 2eme mais beaucoup plus long. Las, je laisse tomber et je finis par reprendre la 93 à Polson. Je continue vers le sud et je traverse un village en croyant avoir atteint Ronan qui était sur ma carte et ou j'avais repéré un camping et un motel en pensant trouver moins cher qu'à Polson qui est au bord du lac.Je m'engage sur la old hw 93 et je trouve la désolation: de chaque coté, il y a des rues non asphaltées et des baraques en mauvais état et lorsque je demande si il y a un camping ou un motel dans le coin, on me répond qu'il n'y en a pas et on me demande des $$$. En dehors de quelques mendiants à Vancouver, c'est la première fois du voyage que je vois ça. Le coin avait l'air sordide et sentait la misère. Les rues étaient dans le même état de délabrement que dans certaines rues de la Havane, c'est peu dire ! Il y a de la misère ici même si je ne l'ai as encore trop vue. Je retourne sur la 93 et demande ou se trouve le prochain motel à la station. En fait je suis encore à 8 miles ( 12 km ) de Ronan et comme la route est très roulante, j'y vais. Finalement, je trouverais un motel à prix raisonnable ou je pourrais faire réchauffer un plat que j'avais au micro ondes sans breackfest.
Ouf en me levant, je constate qu'il ne pleut plus. Le petit déjeuner du motel inclus dans le prix de la chambre est vraiment petit juste un peu de café et quelques bricoles pas trop consistantes. Bon je vais au buffalo à coté pour déguster des œufs brouillés et de délicieux pancakes à la myrtille ( Blueberry en anglais et bleuet en québécois ) Je rencontre aussi 3 cyclos très bien équipés avec des sacoches Ortlieb comme les miennes. L'un d'eux vient de Californie un peu au nord de la Vallée de la Mort et il n'a vraiment pas l'habitude de la pluie, le pauvre ! Et à Whitefish ça a duré pendant 3 jours. Il m'explique qu'il est allé faire du vélo dans la Vallée de la Mort en hiver car il y fait moins chaud, mais en été c'est impossible.
AU moment de charger les bagages encore un pneu à plat. mais cette fois à l'avant, je répare mais, ça fuit à nouveau. En fait je découvre que le pneu qui a pas mal roulé en France est cisaillé de partout par des petits éclats ou des pointes et qu'il est en mauvais état. Je vais à pied chez le vélociste local ( Glacier Cyclery ) qui n'a pas de scwalbe en 20 pouce mais que du Made in Taiwan. Faute de mieux je le prends et le monte. La 2eme fuite provient de la réparation précédente, ça fuit au niveau de la rustine. J'ai déjà recollé une rustine sur une précédente et ça tient. Je fais aussi contrôler mes pédale automatiques par le vélociste car elles avaient pris du jeu. En fait, c'était les vis de fixation du mécanisme de verrouillage de la cale qui étaient desserrées. Il m'a resserré ça avec du bloc écrou et ça va beaucoup mieux. Il m'a bien expliqué qu'il faut enlever les vis l'une après l'autre pour ne pas dérégler la pédale. En fait cette opération est beaucoup plus simple que je ne l'aurais imaginé et je pourrais la refaire moi même si le problème revient avec un simple tournevis cruciforme. Je cherche un magasin de sport et d'équipement de camping pour trouver des joints toriques ( O rings ) de rechange pour mon réchaud mais je ne le trouve pas.
Le soleil enfin revenu et il faut même ressortir la crème solaire ! J'avance dans une vallée très large avec à ma droite la chaine du Glacier National Park et il reste encore pas mal de neige et on distingue bien les glaciers même si ils sont assez loin. Je n'irais pas au Logan Pass comme me l'a recommandé Ethel de Missoula par mail car je suis très en retard sur mon programme et je ne sais pas encore comment je vais rattraper. Demain, je prévois un grosse étape pour me rapprocher le pus possible de Missoula que j'espère atteindre dimanche soir.
J'avance assez bien sur une petite route de campagne sympa que le vélociste de Whitefish m'avait indiqué et qui permet d'éviter la 93 vraiment trop fréquentée.
Je m'arrive à Kalispell après une toute petite étape car j'avais contacté Jim sur Warmshower et je ne pouvais pas lui poser un lapin. Il a un très gros chien qui défend son territoire et est assez méfiant malgré les interventions apaisantes de de Jim. J'irais manger à l'extérieur à pied car Jim m'avait dit que le centre ville n'était pas loin ! Bon il faudra que je me méfie à l'avenir du "pas loin" car je pense qu'ils veulent dire en voiture parce que le quart d'heure de marche annoncé par Jim se transforme en 1/2 heure ! Je prends du coup le premier truc que je trouve : un snack soit disant grec, en me disant que si c'est de la cuisine grecque,, ça doit être bon ( j'ai été en Grèce plusieurs fois et j'y ai toujours très bien mangé ) Je n'ai jamais mangé des trucs pareils en Grèce : un espèce de hamburger avec une tranche de poulet haché panné à l'intérieur assez gras et plutôt indigeste et un jus de pomme. J'aurai du demander un ouzo pour voir si ils connaissaient avant de commander !
Je pars d'Eureka sous une pluie battante après avoir replié la tente que j'avais fait sécher dans la chambre du motel et rédigé quelques articles pour grandpedaleurlibre.org et la pluie est repartie bien plus fort que la veille. Pour aller au café d'en face prendre le petit déjeuner je dois contourner une énorme marre qui s'est formée au milieu du parking ( mais ça ne fait pas marrer du tout ). Cette énorme marre ne pose pas de problèmes à leurs gros pick up perchés sur leurs énormes roues comme de gros camions. Mais à pied, c'est une autre histoire. Et en plus il y a internet dans le café ou je prends le breakfest. C'est le même réseau ouvert que j'avais localisé au motel sans rien pouvoir faire. Mais dans le café le signal est un peu plus fort mais, ça ne va pas beaucoup plus vite qu'un vieux minitel .... Je ne pourrais que consulter quelques mails sans même pouvoir y répondre.
Je repars vers 13 h 00 avec une légère interruption de la pluie qui ne durera qu'un quart d'heure environs. Après ça repart de plus belle. Par contre la route est très roulante avec souvent des bas cotés d'état variable mais souvent praticables.
Ja m'arrête à Fortine dans une station service supermarché ou je trouve des bananes en promotions. J'en achète 3 avec un sandwich et une boisson fraise kiwi bien sucrée. Un GPL sur une drôle d'oiseau, ça carbure parfois à la banane ! Et ça a été vraiment une bonne idée car la route jusqu'à Whitefish est longue même si la pente est faible ( 48 miles terrestres soit 77 km ) Et les bananes avec la boisson sucrée m'ont permis de tenir le coup jusqu'au bout.
J'arrive à Whitefish complètement trempé et transit au point de ne pas pouvoir tenir le stylo pour signer pour la carte bancaire pour payer le motel relativement cher. Et en plus je suis arrivé à temps car la réception a fermé après mon arrivée !
Mais Whitefish est une station touristique, il y a un centre nordique et du ski de fond en hiver et les maisons sont beaucoup plus coquettes qu'à Eureka. Alors les prix sont plus chers. L'internet marche mais toujours lentement ce qui me permet quand même de mettre un peu à jour grandpedaleurlibre.org
Je repars sur une route très roulante après le petit déjeuner et sous la pluie en ayant repliée la tente mouillée. Je fais un petit écart vers le village d'Elkq pour refaire la pression des pnau et manger un petit peu. 15 mn après, j'ai repris la 93 vers Roosville et les USA et alors que je roulais à un très bon rythme Pshiiiitt sur la roue arrière et bien sur, sous la pluie.
Zut il faut tout décharger et réparer. Comme d'habitude, je ne cherche pas à coller une rustine le long de la route, je change la chambre tout en localisant la fuite pour vérifier si il n'y a pas de débris coupant incrusté dans le pneu. Et bizarrement, je ne trouve rien même en insistant. Et ce pneu de bonne qualité ( un schwalbe marathon ) est pratiquement neuf. En effet, je l'avais changé à prix fort chez Cambie Cycle à Vancouver. Faute de mieux je remplace une autre chambre et je repars. 5 mn après re Pshiiiitt !!! Après vérification, exactement au même endroit à environs 5 cm de la valve. C'est pas possible ce pneu a bien quelque chose mais quoi ? J'essaye d'arrêter un pick up sans toit pour m'amener à Roosville et après on avisera. Hélas plusieurs s'arrêtent, je trouve même qu'ils sont super sympa de s'arrêter quand ils me voient dans la panade mais pas de pick up ouvert pour mettre mon drôle d'oiseau. En inspectant minutieusement le pneu, je découvre une incision d'environs 5 mm jusqu'à la carcasse en coton ! Et cette incision est très nette. J'ai alors 2 hypothèses soit j'ai roulé sur un débris tranchant sur le bas coté de la route, Il y a toutes sortes de choses sur les bas coté : des éclats de pneu, des bouts d'enjoliveurs, des cannettes ou des bouteilles vides, des mégots ( inoffensifs pour mes pneus mais pas génial pour la forêt ) des éclats de verre, des bouts de sangles .... ( c'est ça la civilisation des Blancs dont m'avait parlé Joseph le viticulteur de Keremeos ? ) Dans ce cas, j'aurais probablement retrouvé le coupable ( et coupant ) incrusté dans le pneu. Mais rien et cette incision était très nette. La 2eme hypothèse plus vraisemblable est qu'un imbécile m'a tailladé le pneu d'un bon coup de cutter pendant l'arrêt à Elkq. j'avais déjà eu ça à Ramonville et ça m'avait provoqué exactement le même type de crevaison très brutal. Pour un dernier jour au Canada, ou j'avais une image très positive du pays, ça la ternit un peu. La démonstration est faite, il y a des CONS partout !
Après remplacement de la chambre et du pneu. j'avais 2 pneus d'avance mais Made in Taïwan ( on verra ce qu'ils valent ) je repars d'un bon rythme et je franchis la frontière US à Roosville vers 19 h 00 après avoir dépensé mes derniers $CAN pour acheter du chocolat dans la boutique Duty free pour aller jusqu'à Eureka trouver un motel car le temps est gris et incertain même si la pluie s'est provisoirement arrêté.
Après la frontière la route change ( plus de bas coté ) et le revêtement est nettement moins bon. Le paysage aussi la forêt canadienne fait place à la prairie .... Quand à Eureka, la première impression est très mitigée : il n'y a pas de centre ville mais juste des hangars bâtis un peu dans n'importe quelle disposition faisant office de magasin de station service de motels de restaurant autour de la Hw 93 ( on a changé de pays mais pas de numéro de route ) Il n'y a ni recherche architecturale, ni plan d'urbanisme ni style vraiment caractéristique. Juste des immenses parkings devant chaque baraque aux néons défraichis dont certains sont juste gravillonnés. Cette espèce de ville me parait bien triste sous le ciel bas et et gris de ce jour. Mais la pluie s'était quand même arrêtée avant de passer la frontière. A Eureka je trouve un motel à prix raisonnable et un distributeur pour avoir des billets verts.
Je pars de Cranbrook assez tard car j'ai du retourner chez Staple et acheter d'autres trucs comme de la nourriture et un "petit" carnet. Et le problème, c'est que comme le Canada est un grand pays, il faut croire que "petit" ne fait pas partie de leur vocabulaire, je trouve des tas de carnets format valise mais format poche de gilet il n'y a pas ou alors à spirale. Je n'en veux pas car la spirale risque de s'accrocher au fond de la poche. Finalement, j'en trouve un qui me convient dans un autre magasin ( je devrais plutôt dire bazar vu l'agencement des rayons ... ) mais c'est beaucoup de temps perdu pour pas grand chose. J'ai besoin d'un carnet pour noter sur moi ( et non dans le PC inaccessible en journée ) les adresses de mes hôtes de Warmshower ou d'autres renseignements.
Je pars de chez Paul vers 15 h 00 sur une route assez roulante et je m'arrête après le village de Jeffrey après avoir cherché en vain des campings ouverts. J'en trouve un ou je ne pouvais payer qu'en liquide mais pas par carte car il n'y avait personne et il fallait laisser l'argent dans une enveloppe ou laisser un N° de téléphone pour payer par carte de crédit. Alors, j'ai laissé tomber.Je demande dans une maison un peu isolée après Jeffrey et il me conseille de faire du camping sauvage dans une aire de repos située entre la HW 3/93 ( c'est un tronçon commun aux 2 HW ) et la voie ferrée du CP ( Cnadian Pacific ) l'autre réseau de fret canadien. Et j'ai eu droit pendant la nuit à 3 ou 4 trains avec à chaque passage 3 coup de corne vigoureux. Le matin je me suis amusé à compter le nombre de wagons d'un convoi : c'est impressionnant, j'en ai compté 77 en plus des 2 locos diesel ! Heureusement, il y avait aussi un torrent plus apaisant. Il n'y a plus de trains de voyageurs sur cette ligne dommage je l'aurais bien pris parce que coté paysages c'est beau.
Pour la nourriture et les ours il m'a conseillé à la maison de ne pas la laisser dans le tente juste au cas où, alors j'accroche tout à un arbre voisin aussi haut que je peux à part ce qui est enfermé dans ma cocotte minute de camping. Il n'y aura pas d'ours par contre la pluie s'est remise à tomber pendant la nuit alors qu'il avait fait un temps magnifique pendant la journée.