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Au moment de me lever je constate que le dessous du double toit est couvert de givre mais je n'ai absolument pas eu froid dans mon sac de couchage et avec des sous vêtements assez chauds. Après le déjeuner du matin pris avec du thé très sucré, je reprends la route mais il y a un gros chantier qui me retarde pas mal car je dois m'arrêter à plusieurs reprises pour laisser passer des camions et parfois c'est moi qui les ralentit car ils ne peuvent pas doubler. Parfois aussi il y a de la tôle ondulée ( il n'y en pas pas que sur les toits ) Mais heureusement pour moi, les passages les plus difficiles ne sont pas trop raides voire même en descente. ce qui fait que je n'arrive pas trop tard au refuge du lac Chungara. J'ai de la chance, les gardes de la CONAF sont là et je leur demande si il est possible de dormir dans le refuge. C'est bon, je suis seul et il y a une pièce avec 4 lits superposés de l'électricité solaire une cuisine et une douche chaude à gaz ! Et en plus contrairement à la Paloma de Putre, le chauffe eau est automatique et il n'y a pas besoin d'allumer une veilleuse avec une allumette. Le luxe pour un refuge. ( il est quand même au bord de la route ). Puis les gardes partent à Pueblo Parinacota où ils sont logés. C'est un peu une déception car je pensais passer une soirée avec eux. Puis je m'installe confortablement et je profite de la cuisine pour faire cuire des pâtes en prévision du lendemain. Au bout d'une heure ils reviennent à la nuit car il y a une panne d'électricité à Pueblo Parinacota. alors que le refuge qui n'est pas relié au réseau en a ! Finalement, cette panne est une aubaine pour moi, car je vais passer une bonne soirée à discuter avec les gardes du parc qui sont en plus très sympathiques. En particulier il vont me permettre de vérifier l'orthographe de certains noms de lieux et de recalibrer l'altimètre de mon GPS. Il y avait en effet une erreur d'environs 50 m et ils connaissent bien l'altitude du lac Chungara qui est de 4517 m je règle à 4527 m car le refuge est un petit peu plus haut que le lac.
En sortant de Putre, je trouve enfin le raccourci qui permet d'éviter la boucle avec une montée et une descente et pas mal de dénivelé. Mais c'est effectivement une piste qui part en pente douce mais je ne la connais pas et je crains quand même d'avoir un raidillon infranchissable avec mon drôle d'oiseau. J'hésite un moment mais la route est tellement horrible avec en plus le trafic que je prends la piste. Au début, ça passe bien mais après 3 où 4 tournants et plus de 100 m de dénivelé gagnés il y a effectivement une partie très raide où je patine. Je pousse un peu pour franchir le premier passage délicat, puis je repars mais un peu plus loin le raidillon recommence mais je n'en vois pas le bout et en plus il est signalé par un panneau. Je ne vois plus que 2 solutions : soit redescendre à Putre mais alors je suis obligé d'y passer une autre nuit, soit faire du stop jusqu'à la Chile 11. J'opte finalement pour le stop en garant mon drôle d'oiseau au milieu de la piste ! Il y a peu de trafic et beaucoup de visibilité, alors je ne risque pas grand chose. Un pick up s'arrête mais le gars est un peu pressé car il transporte le casse croûte des ouvriers qui travaillent dans une entreprise ou sur le chantier de la Chile 11. Après avoir descendu quelques sacs de mon drôle d'oiseau et décroché la remorque, il accepte car il voit que c'est assez rapide. On charge tout à l'arrière du pick up, on attache la remorque avec des sandows et je m'assois sur mon drôle d'oiseau à l'arrière du pickw up. En 15 à 20 mn on arrive à l'embranchement de la Chile 11 ou il me laisse avec mes affaires et je lui donne une carte de visite. Je reprends la route repérée la veille et après quelques km, une camionnette s'arrête devant moi et le chauffeur en sort avec un gilet fluo sur le dos. Puis un bus arrive et je suis entouré d'une vingtaine d'ouvriers qui travaillent sur la chantier de la Chile 11. Enfin le conducteur d'un compacteur s'arrête lui aussi devant moi et ils veulent tous faire des photos avec leurs portables où leur compact ! Je distribue des cartes de visite et je leur explique d'ou je viens et ou je vais et je prends aussi des photos avec mon reflex. Ils sont assez impressionnés par la taille de mon reflex car pour eux, c'est un objet de luxe. Il y en a un qui me demande si je ne le vend pas ! Mais je ne suis pas inquiet, ces ouvriers sont honnêtes car je l'ai déjà expliqué un ouvrier voleur ne peut pas rester dans une entreprise. En tout cas, je crois bien que c'est la première fois de leur vie qu'ils voient un engin comme mon drôle d'oiseau, car en plus cette route est vraiment très peu fréquentée par les cyclos voyageurs car la plupart passent par la Bolivie et le salar d'Uyuni. C'est dommage, car le parc national Lauca avec le Parinacota et la lac Chungara vaut vraiment le détour même si la route pour l'atteindre est dure. Je repars et j'ai vraiment de la chance avec la météo car il fait beau ( bien meilleur qu'hier ) et je refais certaines photos de la veille sous le soleil. Et en plus le vent qui a tourné à l'ouest me pousse. Après cet arrêt avec les ouvriers je repars dans de très bonnes conditions et j'arrive au refuge CONAF Las Cuevas mais il est fermé et il n'y a personne. Je décide de planter la tente à l'abri du vent et j'installe aussi le réchaud devant la porte du refuge. J'y suis arrivé assez tôt ce qui me permet de tout faire en plein jour. La réparation de l'arceau de la tente donne satisfaction bien que je ne puisse pas accrocher les 2 crochets supérieurs de le tente intérieur à l'arceau. Par contre je dois me couvrir dès que la nuit tombe car le froid tombe vite car le refuge est quand même à environs 4500 m d'altitude. En plus il fait clair et j'ai un ciel extraordinaire. Par contre je rentre tout ce qui craint le gel sous la tente comme les batteries, les fruits etc car la nuit va être froide.
La CONAF est l'administration chilienne des forêts et gère aussi les parcs nationaux. Voir le site en espagnol :
pour davantage d'informations.
Après le déjeuner du matin, je vais au rendez vous à 9 h avec les Suisses mais c'est à coté de la Paloma et le minibus prend la direction de la frontière bolivienne sur la Chile 11 en passant par le détour que j'ai fait il y a 2 jours. Puis nous arrivons au refuge de las cueva pour voir les viscaches qui sont des sortes de lapins des Andes. CE refuge s'appelle Las Cuevas car il y a quelques abris sous les rochers qui étaient utilisés par les caravanes incas qui commerçaient entre l'Altiplano et la cote. Il y a à peine plus de 25 ans que ces grottes étaient encore utilisées comme abris. Aujourd'hui, les camions surtout boliviens et la Chile 11 ont remplacé ces caravanes. A un moment, il tombe quelques flocons de neige mais ça ne dure pas. Après une petite balade à pied, le minibus repart vers la lagune Cotacotani et le lac Chungara. La lagune Cotacotani est très découpée et les bords sont recouverts de sel de couleur plus ou moins jaune. Le lac Chungara est un des plus hauts lacs du monde à 4517 m d'altitude dominé par le volcan Parinacota et le volcan Pomerapé. Au loin on devine le volcan Sajama en Bolivie. Le Parinacota qui se reflète dans le lac a une fière allure de Fuji Yama des Andes et ce paysage somptueux figure sur la pochette d'un album du groupe chilien Inti Illimani. Le nom Parinacota vient des mots Aymara Parina ( flamand ) et cota ( lac ). Les autres noms sont aussi d'origine indigène (aymara ou quechua ) mais je n'en connais pas la signification. Au sud, le volcan Guallatiré montre sa silhouette arrondie avec un panache de fumée et de gaz qui domine le sommet en permanence. J'avais gravi en 94 une partie du flan est du Guallatire sans atteindre le sommet à cause du manque d'entraînement, de l'altitude et aussi des pénitents de glace de plus en plus hauts alors que le sommet approchait. En 94, le Guallatire fumait déjà et on sentait effectivement des odeurs de soufre lorsque le vent rabattait les gaz vers nous. Après une pause grignotage, nous repartons avec le minibus vers Pueblo Parinacota, un village aymara qui est aussi assez touristique ou les habitants vivent de l'élevage de lamas et d'alpagas. Toutes les constructions sont en adobe, par contre presque tous les toits sont en tôle ondulée comme hélas dans beaucoup d'endroits en Amérique latine. Quelle calamité ! La tôle ondulée est vraiment le pire matériau ( à part l'amiante bien sur ) pour faire un toit. C'est bruyant, ce n'est absolument pas isolant et ça rouille ce qui fait que c'est assez moche et plus en cas de tempête le toit risque de s'envoler. Et avec le climat de l'altiplano, ce n'est vraiment pas adapté. On reste un bon moment dans le village ce qui permet de pique-niquer et de faire quelques achats en alpaga. Puis nous repartons vers Putre et avant d'y arriver le chauffeur guide tourne à gauche sur une piste très raide pour aller aux thermes de Jurasi. C'est le moment de sortir le maillot de bain ! Il y a plusieurs piscines dont un bain de boue rouge et il parait que cette eau a des vertus curatives pour les problèmes de peau. Ça tombe bien pour éliminer les dernières traces des parasites d'Iquique mais les premiers bassins sont presque trop chauds. Par contre la dernière piscine est la température idéale pour nager. Nous allons y rester plus d'une heure et en sortir avant que le soleil ne se cache derrière la montagne pour se sécher. APrès ce bain, je me sens vraiment bien et je crois même que ce bain a contribué à soigner un peu le rhume que je traînais depuis plusieurs jours. Puis nous rentrons à Putre et je repars manger au restaurant où je peux me connecter en WIFI mais je ne pourrais pas y faire grand chose, car il ferma assez tôt. Je sais que je n'aurais plus d'accès à Internet avant La Paz car entre Putre et La Paz, il n'y a que des petits villages voire pas grand chose. Puis je rentre dormir à la Paloma car la journée très agréable a quand même été épuisante.
Après le déjeuner du matin à la Paloma, je cherche un endroit pour me connecter. Je trouve la bibliothèque municipale ouverte et encore sans personne à l'intérieur et tous les bouquins et quelques ordinateurs sont à la portée de n'importe qui ! Ça me confirme dans l'idée qu'il n'y a pas de voleurs ici, ou alors la police les a tous attrapé ! En appelant assez fort, il y a enfin une femme qui arrive et qui me demande ce que je veux. Je lui explique que je cherche un endroit pour me connecter à internet en WIFI et qu'on m'a dit que c'était peut être possible à la bibliothèque municipale. Grosse déception, il n'y a que les ordinateurs de la bibliothèque qui sont reliés à internet et je ne peux pas me connecter avec le mien. Elle m'indique un restaurant ou je peux me connecter sur la place. J'y vais mais il est encore fermé, mais il y a quelqu'un et ils me donne le code d'accès au WIFI et je peux m'installer sur les marches devant et ça fonctionne relativement bien çe qui me permet d'appeler ma sœur mais de rien faire d'autre car je tourne sur batterie et je suis très mal installé pour frapper au clavier. C'est le seul endroit que je vais trouver pour me connecter. Je repars au collège pour saluer Pedro avant de le quitter car il part aujourd'hui en direction du salar de Suriré et du salar d'Uyuni sans passer par la Paz, nos routes vont donc se séparer. J'en profite aussi pour faire quelques photos des fresques de l'école en demandant bien sur l'autorisation au directeur qui va accepter volontiers.
Puis je m'occupe de la remorque et je constate qu'en fait c'est l'écrou de l'axe de la roue qui s'est juste desserré avec les vibrations. Pour la tente, je montre l'arceau cassé à l serveuse de la Paloma et elle va chercher un tube en acier un peu gros que le diamètre de l'arceau. Il faut juste en couper 10 cm et trouver un moyen de le caler au niveau de la cassure. Pour le couper, ils n'ont pas d'outils à la Paloma mais ils me conseillent d'aller à l'agence de voyage à coté où on va me prêter une vielle scie à métaux qui fera l'affaire ! Avec 2 bouts de chambre à air de vélo et du scotch, je cale le tube sur l'arceau et le tour est joué. Je suis assez content, 2 problèmes assez empoisonnants réglés en moins d'une heure, c'est bien. Puis je fais une bonne lessive à la main car il y a un grand bac dans la cour de la Paloma une planche une brosse et du fil pour faire sécher le linge ( et en plus du vent et du soleil ). Je prends le repas de midi à la Paloma et j'en profite pour visiter la ville et tenter de reconnaître à pied un chemin qu'on m'avait indiqué pour éviter de rejoindre la Chile 11 par le même chemin que la veille et éviter ainsi un bonne côte après une bonne descente. Mais le chemin que je trouve est impraticable avec mon drôle d'oiseau. Ce n'est qu'un sentier pédestre et non une piste comme on me l'avait indiqué. Je pense que la piste doit être plus loin sur la route. Je visite la ville qui est assez petite. Je retourne à l'agence qui m'a prêté la scie à métaux ce matin pour voir si ils n'organisent pas un tour vers le lac Chungara dans le but de reconnaître la route et de visiter avec un guide. Normalement, il n'y a rien demain sauf si je paye le prix fort car car je serais seul. ( 80_000 pesos chiliens soit environs 120 € ). Mais j'ai de la chance, je vois arriver un groupe de Suisses ( ils sont 4 ) que ça intéresse aussi. Le prix tombe alors à 20_000 pesos chiliens ce qui ne fait que 30 € et alors là ça vaut le coup. L'affaire est aussitôt conclue et le rendez vous est fixé demain à 9 h. Il faut prendre le pique nique de midi et le maillot et la serviette de bain car le tour va aux thermes de Jurisa où il y a des piscines thermales. Puis je récupère mon PC à la Paloma et je vais manger au restaurant où il y a internet mais c'est assez cher et ils ferme tôt ce qui fait qu'à part lire mon mail et répondre aux plus urgents je ne pourrais pas faire grand chose.
Après le déjeuner du matin pris au restaurant qui nous a hébergé, Pedro part devant moi et prend de l'avance. En effet sur son vélo droit, il monte un petit peu plus vite que moi. Bien que Zapahuira soit presque à la même altitude que Putre, je sais qu'il y a une énorme descente avant Putre et qu'il y a forcément une bonne côte avant. Et je ne vais pas être déçu du voyage ! En effet en bas d'une épingle à cheveux, il y a un camion planté dans le décor et je ne donne pas cher de la vie du chauffeur et j'ignore depuis combien de temps il y est. Il y a encore des traces de dérapage sur la route. Et tous les camions montent cette côte qui est la plus raide depuis Arica très lentement et ils descendent aussi très lentement. Je vais prendre juste une photo du camion planté et remonter bien vite sur mon drôle d'oiseau pour m'éloigner le plus vite possible de ce tournant dangereux. J'arrive enfin au dessus de Putre en début d'après midi après plusieurs montagnes russes en me disant ouf, j'y suis ! La vue sur Putre est absolument magnifique avec le sommet enneigé du volcan Taarapaca qui domine la ville. et j'arrive à la jonction avec la route de Putre qui n'est pas sur la Chile 11. Et que croyez vous qu'il y a, alors que la ville parait très proche ? Bien sur, une cote très raide qui s'éloigne de la ville ! En fait entre la Chile 11 et la ville il y a un ravin ce qui explique ce détour. Puis il y a encore une descente assez raide avant d'arriver à Putre. Et j'entends brusquement un sale bruit venant de la remorque alors que j'avançais prudemment dans la descente car mes freins ont un peu tendance à brouter et que la route tourne pas mal. Une des roues vient de se décrocher et je la retrouve au bord de la route. Je la remets tant bien que mal en place car il y a du jeu et je continue encore plus lentement. En arrivant dans la ville, les rues sont pavées très irrégulièrement et je cherche tout de suite l'hostal "Pachamama" indiqué par Daniel et Myrtha. J'y arrive, mais il est plein. Je trouve finalement facilement à me loger à la Paloma où il y a aussi un restaurant. Puis je cherche l'office de tourisme, et là le le trouve ouvert mais sans personne ! En plus il y a du matériel comme un ordinateur, une imprimante du mobilier, de la documentation etc et ... personne ! Il ne doit pas y avoir beaucoup de voleurs dans le coin ! Je vais voir un peu plus loin dans une grande salle ou il y a du monde et je demande si il y a quelqu'un de l'office de tourisme et effectivement il y est ! Il me donne un plan de la ville et m'indique ou est le collège, un atelier de mécanique,où je vais essayer de réparer ma remorque et les endroits intéressants de la ville. Je file tout de suite au collège.pour trouver Pedro qui doit y être. En il y est effectivement car il a un budget très limité et même si la Paloma n'est pas très chère, il essaye de trouver au maximum les endroits gratuits. Il y a aussi trois enseignants qui m'accueillent et parmi eux un prof d'anglais. Et ils parlent aussi quelques mots de français. Après avoir échangé sur mon voyage et les conditions d'enseignement qui sont assez correctes ici. Je les quitte après avoir remarqué les fresques qui décorent un un 2 murs de l'école. Ce sont des étudiants en Beaux Arts de l'Université de Santiago qui réalisent ces fresques naïves dans les écoles. J'en avais déjà vu en Équateur à Ibarra et à Antofagasta au Chili ( il y avait une fresque représentant l'observatoire du Cerro Paranal à Antofagasta ). Puis je repars manger à la Paloma et je vais dormir car la journée a été longue et éprouvante. En plus il n'y a pas d'internet à la Paloma ce qui est assez gênant car il n'y en pas non plus à l'office de tourisme, mais on m'a dit qu'il devrait y avoir un accès à la bibliothèque municipale.